Cette période de bons résultats, malheureusement sans trophée au bout, les Girondins entrent dans l'anonymat. Le ventre mou du classement est désormais le lot habituel, les parcours en coupe sont très brefs, et c'est donc logiquement que le public déserte le Parc Lescure.
Côté entraîneurs, comme toujours quand les résultats sont mauvais, c'est la valse : après le départ de Bakrim et un intérim de Danzelle, André Gérard, Pierre Phélipon, André Ménaut et Christian Montes vont se succéder de 1970 à 1978.
Paradoxalement, durant ces années médiocres, Bordeaux forme des jeunes dont certains connaîtront les joies d'une sélection : Jean Gallice, Philippe Bergeroo, Jean-François Domergue, Francis Meynieu, et surtout Alain Giresse. Gigi fait ses débuts en championnat le 17 Octobre 1970 à Nîmes; il ne sortira plus jamais de l'équipe première, sauf pour blessure.
Les mauvais résultats peuvent s'expliquer en partie par un manque de chance incroyable durant cette période. Ainsi, dès le début de la saison 1974, Philippe Bergeroo se fracture la jambe, et est indisponible jusqu'à la fin de la saison. Bordeaux doit engager un nouveau gardien en catastrophe.
Autre exemple : Daniel Jeandupeux, international suisse, un des meilleurs étrangers qui aient jamais joué aux Girondins, voit sa carrière brisée en même temps que sa jambe sur un tacle du marseillais Berdoll, en Octobre 1977.
Dernier exemple : pour la saison 1977-1978, Bordeaux recrute le libero international hollandais Blankenburg; mais il s'avère qu'il avait déjà signé ailleurs, d'où finalement sa suspension et les bordelais se retrouvent sans stoppeur... En dépit du renfort inespéré de Gernot Rohr en défense, les Girondins échappent de justesse à la relégation en 1978.
Le président Jean Roureau passe alors la main à Claude Bez, jusqu'alors trésorier. Après une période assez difficile de 1972 à 1979 au cours de laquelle ils faillirent bien être relégués en D2 à plusieurs reprises, comme en 1978, année où Bordeaux finit avec un petit point d'avance sur le premier relégué.
Tout change en 1979 avec l'arrivée d'un ambitieux président, Claude Bez. Les Girondins devaient dominer le football français au cours des années 80.C'est le début de la grande époque des Girondins.